Le Paris des Merveilles
- Alexandra Jacques
- 9 mai 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 mai 2021
Titre : Le Paris des Merveilles, Intégrale.
Auteur : Pierre Pevel.
Édition : Bragelonne, 2015.
Illustration : Xavier Colette.
Résumé : « Paris, début du XXe siècle.
Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n’est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l’entendons : la Tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées.
Bienvenue dans le Paris des Merveilles.
Occupé à enquêter sur un trafic d’objets enchantés, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n’a d’autre choix que de s’associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien… »

Critique du premier tome : Magique.
Pierre Pevel est l’un des premiers auteurs français pour lequel je me suis intéressée. Je fais partie du groupe de lecteurs connaissant davantage d’auteurs américains ou anglais. Il a retenu mon attention pour les mondes fantastiques et merveilleux qu’il propose dans chacune de ses œuvres.
Le Paris des Merveilles est un choix étonnant pour moi ; j’ai une relation compliquée avec la capitale, et je ne connais pas grand monde dans la littérature française de notre époque. Paris est sublime quand je la visite avec des personnes importantes à mes yeux ou quand je la découvre autrement que ce qu’elle montre au premier abord. Pierre Pevel me déplace dans Paris : dans des endroits que j’aie pu voir, ceux que je souhaiterais voir ou pour lesquels j’ai une petite idée de l’aspect premier. L’auteur a réuni Paris avec un registre dont je suis complètement envoûtée et a ramené la capitale dans une époque attractive, le XXe siècle, la Belle Époque pour ses inventions et ses réalisations diverses.
Pour un premier tome, Pierre Pevel m’a fait rêver. Il a rendu le merveilleux possible en étant pointilleux sur l’organisation entre êtres humains et ceux appartenant, normalement, à l’imaginaire. J’ai une petite créature fétiche que l’auteur représente très souvent sur les illustrations. Le talent que Pierre Pevel leur a attribué est, je le pense sincèrement, désiré par un bon nombre de personnes.
Les descriptions de chacun des êtres merveilleux m’ont fait sourire. Je me revoyais les imaginer et les dessiner petite, ou les rêver comme Pierre Pevel les a exposés. Il a apporté ses détails, et heureusement, j’aime être surprise dans ce registre. Le caractère des personnages de l’auteur est bien peaufiné également. Je n’ai pas été piqué d’une quelconque maladresse. Ils sont amusants et intrigants. Le duo principal, Griffont et Isabel, ont du mordant. Leurs réparties animent le récit.
Pierre Pevel ne s’arrête pas à la plaisanterie, il emmène ses lecteurs dans des intrigues policières plutôt sombres.
L’écriture est agréable et pas le moins du monde compliquée, simple et légère. J’ai adoré lire Pierre Pevel. Il ne me tambourine pas la tête avec des phrases longues et complexes, tout en enrichissant mon vocabulaire et ma syntaxe. Le style d’écriture de Pierre Pevel m’a beaucoup plu et le premier tome fourmille d’idées inspirantes. La mise en page est aérée, cela ne rend pas la lecture interminable. C’est un sentiment personnel, mais j’ai eu l’impression de me plonger dans des histoires que je conterais le soir avant de m'endormir.
En de brefs mots, Le Paris des Merveilles est tout en grâce et en subtilité.
Extrait : « Au plafond, trois lustres en cristal de Bohême oscillaient et cliquetaient. Ils éclairaient une étrange assistance réunie derrière un trône hideux constellé de pierreries. Parmi ces quinze à vingt personnages, il ne s’en trouvait pas deux pour appartenir à la même espèce, au même monde, voire à la même époque. Étaient au nombre : l’ogre au singe dans son costume étriqué ; un petit gros vêtu comme un marchand florentin de la Renaissance ; un gnome en smoking et chapeau claque fumant un cigare ; deux jolies demoiselles jumelles (l’une à la peau blanche et aux cheveux noirs, l’autre à la peau noire et aux cheveux blancs) ; un homme hiératique aux yeux reptiliens – un dragon, donc – drapé dans une robe de bure à capuche pourpre ; un individu longiligne, sans bouche ni nez, glabre et chauve, à l’épiderme violet ; une vieille édentée et échevelée tenant un balai de l’armée anglaise en grand uniforme que rien ne distinguait sinon qu’il avait une tête de lion ; une autruche conversant avec un gladiateur en armes ; et encore quelques autres tout aussi bizarres et colorés.
Des fées-lucioles chahutaient dans les airs. »
★
Critique du deuxième tome : Enchanteur.
J’ai beaucoup écrit à propos du premier tome, il n’y a pas grand chose à rajouter, si ce n’est que la suite de l’histoire m’a ravie. Pierre Pevel n’en avait pas fini, il fait connaître de nouvelles créatures extravagantes, notamment les Minimets. Je les adore.
C’était un plaisir de retrouver Griffont et la baronne, Isabel de Saint-Gil. Ils font équipe pour une nouvelle enquête ! Elle est tellement intrigante que j’ai eu des difficultés à lâcher le livre.
Les concernant, Griffont et Isabel, les lecteurs apprendront davantage sur eux grâce à une histoire glissée entre celle principale afin de mieux les connaître. Ces deux histoires, celle du présent et la seconde du passé, sont en quelque sorte liées. J’ai aimé lire l’une autant que l’autre.
Pierre Pevel met au jour comment les deux héros principaux se sont rencontrés et c’est avec joie que j’ai lu cette histoire.
C’est donc une suite pleine d’intrigues que propose Pierre Pevel, avec de l’action et du suspense, et un ou des nouveau(x) méchant(s) à combattre. Puis il y a même un personnage mythique qui fait son entrée dans Le Paris des Merveilles ! La plume de Pierre Pevel est toujours aussi magique.
★
Critique du troisième tome : Extra !
Oui, à peine terminé le deuxième tome, j’ai enchaîné la suite. Cette dernière histoire dans Le Paris des Merveilles m’a autant plue que les autres, si ce n’est plus. Je l’ai dévorée en a peine deux jours.
L’enquête, toujours menée par Griffont et l’enchanteresse, m’attirait. Je m’étais mise dans la partie, c’est-à-dire que j’essayais de débrouiller l’affaire avec eux, car un de mes personnages fétiches était concerné. Il s’agit de Troisville, l’élève de Griffont.
C’est une écriture dont je me suis attachée, en plus d’être amusante parfois. Les dialogues, je les apprécie toujours autant, et je ne veux jamais qu’ils se taisent, tous ces étonnants personnages.
Dans ce dernier opus, Pierre Pevel a réussi à obtenir de moi des exclamations, de la surprise, et beaucoup de curiosité, et il m’a même attristé. Même ses plus sympathiques personnages ne sont pas épargnés par sa plume.
J’avais trop envie de me plonger dans la fin de cet intégral. Et je n’ai pas été déçue, car j’ose dire, que c’est l’un des meilleurs tomes entre les trois, même si je les ai tous grandement appréciés. Pierre Pevel nous met dans le mystère et le danger dès le prologue. Il sait comment attirer le lecteur dans ses intrigues. Et comme il parvient très bien à le faire, l’auteur fait miroiter le lecteur alors qu’il glisse ci et là, des indices. Il nous donne plus de mystère, de romance, de politique, de vengeance et de rébellion.
Pierre Pevel est un auteur que je ne lâcherai pas de sitôt. Prête pour découvrir ses autres histoires.
Et bonne lecture à ceux qui voudront bien se faire ensorceler par l’univers, Le Paris des Merveilles.
— Alex ★
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